La chevauchée vers l'Empire par Gwen21

Bien que ce troisième tome de "L'épopée de Gengis Khan" soit essentiellement guerrier - et donc riche en récits de bataille -, je l'ai beaucoup apprécié. D'une part la narration est toujours aussi agréable à suivre, et d'autre part, je ne me lasse pas de découvrir le peuple mongol de cette période, si rude et violent fut-il.


Gengis ayant étendu sa puissance à l'est en écrasant l'empire jin (la Chine), c'est désormais vers l'ouest que se porte le galop de son petit cheval increvable. A l'ouest se trouve notre moyen-orient actuel et ses grandes cités musulmanes auxquelles Saladin a donné un rayonnement phénoménal. Pour les conquérants mongols, la distance n'est rien. Infatigables cavaliers, ces guerriers nomades se déplacent par dizaines de milliers, traînant dans leur sillage femmes, enfants, troupeaux et yourtes. La confrontation entre l'armée de Gengis et celle du shah Mohammed sera d'une violence inimaginable mais, comme bien souvent, le pire à craindre ne viendra pas de l'extérieur mais bien de l'intérieur. Les luttes intestines et les conflits d'intérêt s'entendent à saper la puissance d'un empereur aussi bien qu'une suite ininterrompue de guerres.


Ce troisième volet m'a permis de mieux comprendre quel sorte d'empire Gengis Khan avait érigé. Un empire bien fragile en vérité - et qui ne pouvait être qu'éphémère - car contrairement à d'autres, comme l'empire romain par exemple, il ne s'agit pas d'un empire d'occupation, structuré et "bâtisseur". Cartes, là où a Gengis Khan, le sang coula, le peuple fut assujetti, les rois tombèrent mais nulle ville ne sortit de terre, nulle institution n'étaya la civilisation dominatrice et, au final, Gengis Khan fut davantage un razzieur qu'un empereur. Les lois tribales de son peuple n'auront jamais suffisamment organisé la société mongole, en proie aux plus élémentaires querelles de succession, capables à elles-seules de disloquer un empire.

8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Challenge ABC 2015 - 2016

Créée

le 9 nov. 2015

Critique lue 162 fois

Gwen21

Écrit par

Critique lue 162 fois

Du même critique

Critique de La Horde du contrevent par Gwen21

Comme je déteste interrompre une lecture avant le dénouement, c'est forcément un peu avec la mort dans l'âme que j'abandonne celle de "La Horde du Contrevent" à la page 491 (sur 701). Pourquoi...

Par

le 1 janv. 2014

68 j'aime

24

La Nuit des temps
10

Critique de La Nuit des temps par Gwen21

Je viens d'achever la lecture de ce petit livre qu'on me décrivait comme l'un des dix livres de science-fiction à lire dans sa vie sous peine de mourir idiot. Je viens d'achever la lecture de ce...

Par

le 15 sept. 2013

55 j'aime

10

Critique de La Disparition de Stephanie Mailer par Gwen21

Jusqu'à présent, de Joël Dicker, je ne connaissais rien ou plutôt pas grand chose, c'est-à-dire le nom de son premier roman "La vérité sur l'affaire Harry Quebert". Depuis cette parution...

Par

le 22 mai 2018

33 j'aime

8