Roger Béliot, propriétaire d’un hôtel à Maputo est retrouvé mort dans sa piscine. Il s’agit d’un meurtre dont sa femme, Françoise, est très vite accusée. Autour de ce vieil homme acariâtre gravitaient aussi deux autres femmes, Fatoumata et Lucrécia. Un véritable imbroglio sentimental qui pourrait être à l’origine de la mort de Béliot. Récemment nommé au Mozambique, Aurel Timescu, Consul adt à l’ambassade de voit là une occasion inespérée de mettre à profit ses talents d’enquêteur !
Quel plaisir de retrouver Aurel après Le suspendu de Conakry ! Toujours aussi singulier, ce Consul pas comme les autres est la hantise de ses supérieurs et se retrouvent toujours muté dans des régions qui ne lui conviennent pas du tout. Ce poste au Mozambique ne fait pas exception avec ses températures élevées.
Toujours aussi amusantes, les aventures d’Aurel sont également l’occasion pour Jean-Christophe Rufin de raconter les coulisses des ambassades et du monde politique et de dénoncer quelques dysfonctionnements (corruptions, braconnages, injustices…).
Avec ses méthodes farfelues, ce calamiteux Consul est un enquêteur hors paire qui suit ses intuitions pour parvenir à démêler les fils d’un écheveau qui paraît bien complexe.
Les trois femmes du Consul est un roman très divertissant et dépaysant qui met en scène un anti-héros toujours aussi attachant et souvent drôle sans le vouloir. L’enquête est rondement menée, ne se perdant pas dans des détails superflus. Et d’ailleurs on se demande si pour Jean-Christophe Rufin cette intrigue n’est finalement pas légèrement accessoire, les aventures d’Aurel figurant comme des parenthèses dans une œuvre par ailleurs assez sérieuse et digne d’un membre de l’Académie française.
Avec ce personnage atypique, Jean-Christophe Rufin explore de nouveaux territoires, plus pittoresques et distrayants. Et cela fonctionne très bien !