Never Deal With A Dragon est le tome un de la toute première trilogie dans l'univers de Shadowrun (The Secrets of Power Trilogy). On y suit les péripéties de Samuel Verner (aussi appelé Sam, Swift, Mr. Verner ou Mr. Suit), un employé de Renraku qui se retrouve transféré à Seattle. Cela le conduit à être mêlé à toute sorte d'aventures qui vont le confronter à des complots corporatistes de grandes envergures. Au départ totalement fidèle à ses racines d'employé, il va découvrir le monde intriguant des shadowrunners. Il va alors puiser dans des ressources qu'il ignorait totalement jusque-là. Il est ainsi amené à remettre en question la vie qu'il menait ainsi que ses convictions profondes.
C'est en quelque sorte un roman d'apprentissage, où un banal rouage d'une machine brutale va se détacher, entrainant tout un tas d'événements inattendus, tandis qu'il grandit et découvre le monde. Il faut être honnête, au départ, Sam est plutôt agaçant. Il est obsédé par sa situation au sein de Renraku (pour lui le fait de quitter le siège de l'entreprise est un coup très dur à son moral), ainsi que la santé de sa sœur qui se transforme à cause de la magie qui s'est éveillée. Mais au fur et à mesure que le personnage subit ce qui lui arrive, on se prend à sympathiser avec lui, tout comme les rencontres qu'il fait durant son périple. Plus l'histoire progresse et plus les complots s'entrecroisent, il faut être assez attentif dans la lecture, même si le scénario est relativement simple: il s'agit bien souvent d'ambition, de vengeance et d'argent. Le dénouement est d'ailleurs assez satisfaisant et donne envie de voir ce qui va se er par la suite.
Le plus important dans ce roman est probablement le worldbuilding: la fantasy se mélange à la science-fiction, dans un rendu plutôt bien équilibré. Ayant déjà joué aux trois jeux Shadowrun disponibles sur Steam, j'étais déjà familier avec cet univers que j'ai retrouvé avec plaisir. La forte empreinte cyberpunk est ce qui m'a attiré le plus. On sent que l'univers est recherché. Il y a beaucoup de néologismes avec des technologies inventées pour ce monde, mais c'est globalement assez facile à comprendre (contrairement au Neuromancer de William Gibson, que j'ai aussi aimé). L'univers de Shadowrun compte de nos jours plus de quatre-vingt romans, il faut donc comprendre que les aventures de Swift ne sont que le début.
Comme j'ai lu ce premier tome en version originale et compte lire les autres en anglais également, je ne connais pas la qualité de la traduction française. Je trouve que l'édition numérique de l'originale est bien mise en page. Je l'ai parcourue sur ma liseuse sans problèmes.
C'est un roman d'action fait avant tout pour se divertir dans un mélange des genres. Je n'ai pas trouvé de réflexions très poussées, mais à la lecture j'ai retrouvé l'engouement que j'ai eu en jouant aux jeux vidéo. Pour l'instant il n'y a pas d'autres jeux de prévus, mais il semblerait que les romans combleront très bien ce vide. Cela a sûrement joué dans mon appréciation. Si c'est ce que vous recherchez, vous ne serez probablement pas déçus par cette lecture.