La montée de l'insécurité est un thème essentiel pour l'ensemble des citoyens qui la subissent. J'étais donc particulièrement curieux de découvrir l'analyse de ce journaliste du Nouvel Obs sur la question.
Avant l'analyse, c'est d'abord une illustration que nous offre ce livre un peu vieilli. Écrit en 2002, il fournit de nombreux exemples de petites phrases ou mesurettes glanés au gré de l'actualité et révélant l'aveuglement total de la classe politique sur l'insécurité. Près de vingt ans après, ces informations ne sont pas dénuées d'intérêt, puisqu'elles ont une étrange résonance dans les actions des hommes politiques d'aujourd'hui, mais elles ont tout de même un sérieux coup de vieux.
L'analyse de l'auteur n'en demeure pas moins enrichissante. La relégation de la sécurité en tant que problème indigne d'être résolu par l'État tient d'abord à une dégradation profonde de l'image de la police, liée à la fois au traumatisme de l'État vichyste et aux conséquences délétères de Mai 68. Ensuite,l'auteur décrit l'influence du « parti des droits de l'homme », c'est-à-dire des belles âmes, notamment avocats, qui n'ont que les droits de la défense à l'esprit, jamais les droits des victimes. Ceux-ci sont influents à gauche et s'allient avec celle-ci pour faire plier la droite lorsqu'elle est au pouvoir. Enfin, il évoque la "fonctionnarisation" du PS qui porte un regard froidement istratif sur le pays, et la démission de la droite clientéliste.
En conclusion, je recommande cet ouvrage à tous ceux qui sont choqués de la démission actuelle de l'État en matière de sécurité et qui souhaitent une première introduction au problème. Il faudra par contre travailler encore pour explorer le problème dans toute sa profondeur.