"Baad" en langue afghane : homme mauvais, violent, cruel avec les femmes.
Baad est un polar intéressant. On y suit deux enquêtes en parallèle. La principale, menée par le qomaandaan Kantar, chef de la crim de Kaboul, et son équipe pour arrêter un tueur de petites filles. La deuxième enquête intéresse Nicole Laguna, un ex-espionne française qui se voit obligée de retrouver un petit génie de la fabrication de drogue pour sauver sa famille des mains de la mafia italienne. Deux histoires que rien ne semble relier, mais où l'on arrive à comprendre où le recroisement va avoir lieu.
L'auteur, Cédric Bannel, veut nous faire découvrir un autre Afghanistan que celui décrit par les médias. Un Afghanistan réaliste, celui de la rue, des montagnes, de la vraie vie de tous les jours qu'il semble très bien connaitre et qu'il apprécie (qu'il aime) beaucoup.
Pari réussi, pour ma part, car j'avais un niveau de connaissance sur ce pays, de son histoire et de sa culture proche de zéro. J'avoue en avoir appris beaucoup au travers de cette lecture et y avoir porté un intérêt certain. Par contre, la carte postale n'est pas belle. Ce n'est pas faute de l'auteur d'y avoir glissé de superbes vue de montagnes, des mouflons et même un léopard des neiges. Cet Afghanistan est bien un pays où la corruption est reine dans toutes les strates de la société, la violence (la mort) omniprésente, où les femmes sont moins bien considérées qu'une mobylette, où l'intégrisme des talibans (et maintenant de Daesh) est à chaque coin de rue, un pays où les surfaces agricoles sont toutes consacrées à la culture du pavot (à tel point qu'il faille importer des céréales) . Un pays où les hommes baad sont légions. Qu'il en soit ainsi, si c'est cet Afghanistan que l'auteur veut nous faire découvrir. Je l'ai dit plus haut, sans arriver à l'aimer, je m'y suis fortement intéressé.
J'ai compris a posteriori que Baad était la suite de précédents romans. Ma lecture n'a en rien souffert de ces lacunes. Je continuerais néanmoins à lire les aventures du Quomaandaan Oussama Kantar et de son équipe.