Quand il a débarqué au cinéma, Raphaël Quenard, quelle apparition ! Fan de Dupieux, j'ai adoré sa prestation dans "Yannick" même si son intervention sur scène se termine en eau de boudin. Pas grave, je me suis bien marrée, sa verve, son côté "Bécassine s'en va-t-au théâtre" et elle dit ce qu'elle pense devant tout le monde, carrément jouissif !
Alors, bien sûr, j'ai acheté le bouquin "Clamser à Tataouine" même si son intervention à la Grande Librairie ne m'avait guère convaincue.
Et je l'ai lu.
Ça se lit vite parce que ça ne fait pas réfléchir, c'est lisse, j'ai enchaîné les chapitres en attendant la révélation, je l'attends toujours.
Bien sûr, c'est amusant de lire ces formules d'argot mélangées à des expressions précieuses, ces combinaisons inattendues, ces adjectifs qui contredisent le reste de la phrase, ces adverbes qui fanfreluchent le tableau à tout va, ces hyperboles pseudo philosophiques, mais on dirait un exercice de style sans queue ni tête.
Les portaits des personnages, ou victimes plutôt, sont brossés en deux temps, trois mouvements, une catégorie sociale, le protagoniste, lui, sait entrer en avec qui il veut, tellement il est doué et a tout compris de la société, et hop il trucide ce pauvre être réduit à un schéma d'insecte qu'on écrase du pied.
Franchement pas palpitant !
Bon, Quenard écrit comme il parle, c'est vrai et, au début, j'ai écouté les phrases. Au fur et à mesure, ces phrases qui tournent autour du pot, ça devient lassant, tu te demandes où il veut en venir, tu cherches et tu trouves pas parce que l'exercice de style reste fumeux. Genre barbe à papa, à l'image du dandy sur la première de couverture avec sa rose rouge et son costard bleu, très convenu. Est-ce qu'il ne serait pas en train de nous mener en bateau ? C'est où Tataouine ?