Dans cette vraie-fausse autofiction, le personnage s’appelle Delphine, a deux enfants, elle est mariée à un producteur présentateur télé prénommé François. Delphine vient de connaitre un gros succès avec son dernier livre et se demande bien ce qu’elle va pouvoir écrire après cela. Delphine a la pression. Et puis voilà que lors d’une soirée, Delphine retrouve L., une vieille copine de lycée totalement oubliée. Les deux femmes sympathisent et décident de se revoir.
De cette rencontre, une nouvelle amitié va naitre très vite au point que les deux femmes ne vont plus se quitter et vont vivre une vraie ion amicale qui va très vite prendre une tournure inattendue. Car si le personnage de Delphine semble heureux de cette nouvelle union, la personnalité plus tordue de sa nouvelle amie et son attitude parfois étrange vont commencer par l’inquiéter un peu au point de venir chambouler petit à petit son existence.
Avec ce roman d’une efficacité et d’une habileté redoutable, Delphine de Vigan ne renie pas ses influences et les cite même dans ses pages (Misery de Stephen King et Usual Suspect de Bryan Singer). Et effectivement, plus le livre avance, plus on a en tête ces deux thrillers de référence du cinéma et de la littérature. Mais plus qu’un énième livre sur la manipulation (on pense aussi au film JF partagerait appartement de Barbet Schroeder), ce nouveau roman, débordant de sensibilité féminine, est aussi une ionnante mise en abîme et une réflexion sur la littérature en général, mais surtout sur le métier d’écrivain, sur la reconnaissance, sur la célébrité, et sur les obligations qui incombent parfois à la fonction.
Alors que Serge Joncour posait un regard un peu distancié et assez drôle sur son activité dans L’écrivain national, Delphine de Vigan, elle, joue en permanence avec le lecteur, installant assez vite le doute chez lui, le conduisant sur de fausses pistes dans un récit en trois parties, plein de tensions et, précisons-le encore, d’une grande qualité littéraire. A retrouver sur http://www.hop-blog.fr