Paru aux États-Unis en 1996, Dans la forêt est resté vingt ans inédit dans notre pays, jusqu'à ce que les éditions Gallmeister le publie en ce tout début d'année 2017. Dans ce roman estampillé nature writing – son titre ne trompe pas –, Jean Hegland relate l'histoire de deux sœurs âgées de dix-sept et dix-huit ans qui, suite à une apocalypse dont nous ne saurons strictement rien, vont devoir survivre seules dans leur maison familiale située au cœur de la forêt, privées électricité, d'eau courante et, au bout de quelques temps, d'essence pour pouvoir se rendre au village le plus proche se ravitailler tant qu'il y reste des vivres... Bien décidées à survivre, elle vont organiser leur quotidien en tirant profit des ressources de la forêt qui les entoure, sans pour autant renoncer à leurs ions, la danse pour l'aînée, la lecture pour la cadette.
Ce que j'aime dans le nature writing, c'est la sensation de vastitude qu'exhalent chaque mot, chaque description des récits se revendiquant de ce genre littéraire. Et cette sensation est particulièrement présente dans ce roman où la forêt est un personnage à part entière, si ce n'est le personnage principal. L'auteure est amoureuse de cette forêt et cela se ressent dans sa prose qui est une ode à ces grandes étendues sauvages parsemées d'arbres. Malheureusement, cela se fait un peu au détriment de l'intrigue principale, à savoir la survie des deux jeunes filles, qui, sans être pour autant ennuyante, souffre parfois de quelques longueurs.
Quoi qu'il en soit, Dans la forêt comblera à coup sûr les fans de nature writing, sans pour autant laisser les autres lecteurs sur le bord du chemin.