J'ai beau en toute bonne foi me ratisser le cerveau, je ne comprends pas ce qui a valu à ce roman un tel concert de louanges.
Du début à la fin, je suis restée totalement insensible à Charlie. Contrairement au ressenti d'autres membres, c'est l'un des personnages "positifs" les moins attachants que j'ai rencontré en littérature.
Il y a quelque chose, de froid et de désincarné dans la succession de rapports constituant la trame du roman. Non pas du fait qu'il s'agisse de rapports, mais plutôt parce que le spectre des émotions y est tellement pauvre. Charlie a beau combler des écarts de QI extrêmes, le lecteur lui ne e guère que du registre de la naïveté gentillette à celui de l'amertume orgueilleuse et condescendante.
Mais la plus grande tare du roman est bien que la "montée" en intelligence de Charlie, sa capacité à pouvoir enfin appréhender le monde dans son infinie complexité ne semble s'accompagner d'aucune joie, d'aucun émerveillement et surtout d'aucun humour. Au contraire, le rapport avec les femmes, avec les artisans de sa transformation et les anciens collègues de la boulangerie, le retour sur son enfance et la dynamique familiale sont tous plombés d'une lourdeur indigeste et d'un voile dépressif qui m'a terriblement lassée.
Au final cette démonstration que (i) la singularité isole et (ii) qu'être trop ou trop peu intelligent est une affliction, n'auront décidément pas changé la face du monde ou de la littérature.
Amitiés,
Dustinette