Dom Juan
7.3
Dom Juan

livre de Molière (1665)

Dom Juan l'affranchi

Un ouvrage qui participe de la mythologie moderne.
Génialement composé, même si ce Deus ex Machina nous arrive comme un cheveu sur la soupe, il a le mérite d'être d'une créativité sans pareille. La pièce est fine dans son traitement du personnage de Dom Juan, un pédant au-dessus de tout et de tous, indépendant au possible, affranchi des normes morales. Le couple Dom Juan - Sganarelle est à mourir de rire, et les personnages secondaires bien campés semblent le témoignage d'une société guindée et recroquevillée sur ses croyances.
Tout comme son personnage éponyme, la pièce se distingue par son propre affranchissement des carcans Classiques en jouant de la tragicomédie, tellement décriée, en donnant la parole aux paysans dans un parler rustre inaccoutumé et en faisant intervenir le surnaturel par ses spectres ou ses statues mouvantes. Il y a du Romantisme avant l'heure dans ce Dom Juan extrêmement moderne, à la morale plus subtile qu'il n'y paraît (censure oblige). Au final, ce Dom Juan plein d'aplomb fait bouger les lignes : individualiste, non-croyant, investi de son propre code de l'honneur, effronté jusques dans la mort.

8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Challenge multi-défis 2016

Créée

le 12 janv. 2016

Critique lue 744 fois

2 j'aime

1 commentaire

Mojo Saurus

Écrit par

Critique lue 744 fois

2
1

D'autres avis sur Dom Juan

À cette liberté qui nous est chère

Cette critique concernera non seulement l'oeuvre de Molière, mais sera surtout une analyse d'une adaptation de cette-dernière par Irina Brook : Dom Juan... et les clowns. Brook est un nom fameux dans...

Par

le 6 juin 2019

8 j'aime

2

Critique de Dom Juan par Sergent_Pepper

Inventif, audacieux, malin avec la censure, Molière dresse un portrait d'autant plus dangereux qu'il tente d'avantage qu'il n'indigne, en dépit de son châtiment sur commande. Du grand art, et des...

le 30 juil. 2013

8 j'aime

Le mystère Dom Juan. (1e version avant étude)

J'ai dû, pour les besoins de mes cours, relire Dom Juan, qui était à ce jour le Molière que j'aimais le moins. Non que je fusse choquée par la phallocratie de la pièce (n'en déplaise à...

Par

le 11 juin 2012

8 j'aime

2

Du même critique

Quoi, Pagnol ?

Voilà un classique, La Gloire de mon père, de ce bon vieux Marcel, é au moulinet de la canonisation, et du coup, imposé à une foultitude d’enfants par des enseignants-fouettards. Ils lisent...

le 19 nov. 2013

8 j'aime

Eric "Madhoff" Reinhardt

Une immonde bouse boursouflée. Voilà le meilleur résumé qu'on puisse faire de ce triste texte, nourri à l'égo et au plaisir de s'écouter parler. Cendrillon est un texte bavard, au point qu'on peut...

le 5 mai 2014

6 j'aime

Ah, Balzac...

En pleine période "je lis des bouquins du XIXe", j'ai accueilli Le Lys avec un oeil perplexe (oui, ce n'était pas mon premier Balzac), mais prêt à laisser une chance à ce livre. Résultat, beaucoup...

le 12 nov. 2010

6 j'aime

2