New York, 7 août 1974

Un roman dont j'attendais beaucoup, sans doute un peu trop. J'étais alléché par le titre ainsi que par la réputation de l'auteur dont je n'avais encore rien lu. Je m'attendais à un roman new-yorkais, alors que la première partie est irlandaise. L'ouverture correspondant à la situation mise en avant, avec le funambule entre les twin towers reste longtemps en suspens.
Et puis, je suis vraiment rentré dans le bouquin et je me suis intéressé à cette histoire familiale irlandaise avec ces deux frères aux tempéraments ionnés et leurs parents inoubliables. Or, une fois cette partie achevée, il faut se lancer dans une histoire complètement différente et se familiariser avec de nouveaux personnages et une nouvelle façon de faire. Là, j'ai eu du mal, en particulier avec les phrases hyper courtes qui donnent un ensemble assez haché. A mon sens, cela n'a rien à voir avec la puissance obtenue par Cormac McCarthy dans « La route ».
Ceci dit, on finit par revenir à la situation du funambule, vue par les différents personnages. Ceux-ci se croisent et on obtient effectivement une image de la ville de New York et de notre vaste monde qui poursuit son chemin vaille que vaille. Le fait que l'ensemble soit situé dans les années 70 donne une certaine perspective. La description du funambule Philippe Petit et de sa performance (réelle) du 7 août 1974, même si elle est présentée de façon romancée donne une vraie force au roman. Une photo contribue à cette force particulière, puisqu'on y voit le funambule en contre-plongée, frêle silhouette sur son fil entre les deux tours du World Trade Center, un avion survolant l'ensemble, situation évidemment prémonitoire qui ne peut que faire réagir le lecteur de 2012.

McCann nous présente un ensemble constitué de moments et impressions. C'est souvent fugitif et ce sont des détails qui nous permettent de mieux saisir l'ensemble. Il y a quelque chose, mais je ne suis pas totalement convaincu. Dans le genre, « Le bûcher des vanités » de Tom Wolfe me laisse un meilleur souvenir.
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs titres de livres

Créée

le 16 juil. 2012

Critique lue 601 fois

9 j'aime

13 commentaires

Electron

Écrit par

Critique lue 601 fois

9
13

D'autres avis sur Et que le vaste monde poursuive sa course folle

Critique de Et que le vaste monde poursuive sa course folle par Sedgewick

Ce roman de Colum McCann a pour fil conducteur (et c’est le cas de le dire) un funambule suspendu entre les deux tours New Yorkaises du World Trade Center. Comme un pincement au cœur de lire cela...

Par

le 6 oct. 2014

3 j'aime

Du même critique

Parce qu’elle le vaut bien

Phil Connors (Bill Murray) est présentateur météo à la télévision de Pittsburgh. Se prenant pour une vedette, il rechigne à couvrir encore une fois le jour de la marmotte à Punxsutawney, charmante...

Par

le 26 juin 2013

114 j'aime

31

Vol dans un nid de coucou

L’introduction (pendant le générique) est très annonciatrice du film, avec ce petit du coucou, éclos dans le nid d’une autre espèce et qui finit par en expulser les petits des légitimes...

Par

le 6 nov. 2019

79 j'aime

6

OTAN en emporte le vent

L’avant-première en présence de Bertrand Tavernier fut un régal. Le débat a mis en évidence sa connaissance encyclopédique du cinéma (son Anthologie du cinéma américain est une référence). Une...

Par

le 5 nov. 2013

78 j'aime

20