Là ou d'autres auraient (et ont) envoyé leur personnage dans une redite de la précédente aventure, capitalisant sur son succès, Pierce Brown prend des risques en élargissant son univers, ancrant le fonctionnement de sa Society sur des êtres humains et non de simples couleurs dénuées de personnalité. Les grandes figures sont toujours aussi charismatiques, les nouvelles têtes ne déméritent pas face à celles que l'on connaît déjà, et l'affrontement prend une nouvelle ampleur.
Néologismes et noms anciens se fondent dans cette dystopie aux accents homériques au sein de laquelle résonne la fureur de la guerre. Les batailles sont réussies, l'introspection du héros, plus que jamais déchiré entre son déguisement et son rôle, est excellente et sonne toujours juste. Voilà de la SF bruyante qui vous prends à bras-le-corps sans pour autant délaisser son héritage intellectuel, la réflexion sur la liberté de choix, l'égalité et l'ordre du monde étant plus profonde qu'il n'y paraît.
Golden son est un pari réussi haut la main, et on ne peut qu'attaquer la fin de la trilogie avec une confiance absolue tant il est évident que l'auteur sait exactement où il va : quelle maîtrise du rythme dans ces cinquante dernières pages !
Ma lecture la plus jouissive depuis l'excellente série Acts of Caine, rien de moins.