Il faut qu'on parle de Kévin par dodie

A travers les lettres écrites à son ex-mari, la narratrice Eva nous raconte l'itinéraire de sa famille depuis la naissance de son fils Kevin jusqu'au sombre jour où il massacre 9 personnes de son lycée quelques jours avant ses 16 ans.
Dans un premier temps Eva m'a profondément agacée: jeune femme indépendante et carriériste, elle décide d'avoir un enfant alors même qu'elle n'en a aucune envie. Elle vit sa grossesse et son accouchement comme des épreuves terribles. Puis elle prend conscience de son rôle de mère et son discours change. Elle essaie d'analyser avec discernement et un certain recul les agissements de son fils.
Dès ses premières heures de vie, Kevin semble rejeter tout ce qui vient de sa mère et est un enfant inable, pleurant sans arrêt, faisant fuir toutes ses nourrices.
En grandissant, le tableau ne s'améliore guère: Kevin ne s'intéresse à rien ni à personne même pas à sa jeune soeur.
Eva relate de façon chronologique tous les évènements qui ont émaillé ces 16 années et le bilan est d'une noirceur abyssale: Kevin est un véritable monstre.
L'auteur s'est inspirée des nombreuses tueries perpétrées par des jeunes étudiants aux Etats-Unis et en particulier celle de Colombine.
Que l'on apprécie ou non ce roman, une chose est sûre : il est très dérangeant car il soulève des questions qui concernent tous les parents.
J'ai beaucoup aimé l'analyse psychologique très fine que l'auteur fait de Kevin mais aussi de ses parents et du rôle qu'eux-mêmes ont pu avoir dans cette tragédie. Comment ont-ils été aussi aveugles pour ne pas détecter un profond problème psychiatrique chez leur enfant? Pourquoi n'ont-ils pas demandé l'aide de spécialistes?
Cette lecture, certes dérangeante, m'a tenu en haleine jusqu'à la fin qui m'a sidérée .......
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le 24 sept. 2014

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dodie

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