Un titre désormais dans l'air du temps :o)
Superbe récit qui nous replonge dans l'amérique des années 50 avec une acuité extraordinaire, qui nous prouve que les sujets d'indignation changent parfois dans la forme mais rarement dans le fond.
Philip Roth est de ces grands écrivains américains (avec qui je place Russel Banks ou Jim Harisson) contemporain qui à chaque livre nous rendent un peu moins bête, mais aussi un peu plus proche d'une humanité qu'il nous aident à er, à défaut de mieux la comprendre.
Trois extraits pour donner du corps à tout ceci:
page 142:
"Le travail: il y a des gens qui aspirent au travail, n'importe quelle sorte de travail, si pénible ou répugnant qu'il soit, pour chasser l'âpreté de leur vie et bannir de leur esprit les pensées qui tuent".
page 190:
"Les quelques combattants vaincus et blessés qui n'avaient pas explosés ou été poignardés à mort finirent par quitter les lieux en titubant, avant l'aube, laissant la Montagne du Massacre -- nom qui fut donné à cette colline cotée dans les récits relatant notre guerre du milieu du siècle -- couverte de cadavres et aussi dépourvue de vie humaine qu'elle l'avait été pendant des milliers d'années, avant l'avènement d'une juste cause au nom de laquelle chacun de deux camps massacra l'autre."
...et ma préférée, pour conclure (bien qu'elle ne soit pas de Philip Roth lui-même)
page 93:
"Bertrand Russell, éminent mathématicien et philosophe anglais, a été l'année dernière lauréat au prix nobel de littérature. (...) (Il) dit "si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S'il existe quelque chose qui n'ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu""