On peut irer l’engagement de Zola sans considérer que sa lettre ouverte ait désormais un autre intérêt que sa valeur historique. J’ai pu apprécier la stratégie déployée par l’auteur – car il cherche à provoquer un procès en diffamation qui, quand il s’agit de presse, a lieu devant les assises et est donc public, ce qui contraindrait l’armée à divulguer des documents qu’elle voudrait cacher, ainsi que son talent pour caractériser certains personnages de l’Affaire (surtout Paty du Clam). Mais la rhétorique est lourde, et la flagornerie envers le Président de la République l’est plus encore. Surtout, cet article se concentre trop sur les détails de l’Affaire Dreyfus pour en aborder les enjeux, pour la à l’aube du XXe siècle mais aussi pour notre époque : l’antisémitisme, l’état de droit, etc. Si bien que le texte emblématique de cet épisode essentiel pour définir ce qu’est la République n’a finalement plus grand-chose à nous dire.