Où l'on constate que les bons sentiments ne font pas toujours bon ménage avec l'objectivité. Une déception à la mesure du succès à la fois critique et public d'un roman appartenant à ce genre d'écrits dont le sujet suscite d'emblée des appréciations positives, quelle que soit la teneur du traitement qui en est fait.
De 1994 à 2020, Milan, le narrateur de mère rwandaise et de père français, évoque les années qui ont suivi le génocide des Tutsi à travers sa propre histoire familiale et celle de personnages rencontrés lors de ses séjours au Rwanda.
Si le roman présente un intérêt didactique certain, je n'ai pas pour autant éprouvé un grand plaisir à sa lecture, en raison entre autres de l'aspect artificiel des procédés utilisés pour instruire le lecteur, une maladresse qui culmine dans la façon dont est amené le texte rédigé par la jeune Stella à partir du témoignage de son arrière-grand-mère. Je n'ai guère goûté non plus l'abondance de dialogues dont l'intérêt n'est pas toujours évident et qui privent la narration de ce souffle qui fait les grands récits.
Comme à chaque fois que je ne partage pas l'enthousiasme de l'immense majorité des lecteurs, je me demande, peut-être pour me rassurer, quelle part prend un certain panurgisme dans le succès éclatant de "Jacaranda" ...