Je sors ce soir par ezeug

récit fascinant car décomplexant. Il m'a cependant un peu moins plu que Dans ma chambre

je m'aligne sur le propos de la Préface par Thomas Clerc

La boîte de nuit est en effet le lieu d'une dépossession de soi. Quel paradoxe que la subjectivité intense du sujet Dustan se résorbe dans une quête presque bouddhiste de la désubjectivation opérée par la musique, la drogue et la confusion des corps. Que l'apologie du plaisir soit proposée aussi comme un geste politique est sans doute le titre de gloire de Dustan. Continuateur de l'esprit libertaire des années 1970 remodelé par le postmodernisme libéral, Dustan, individualiste forcené, est aussi un héritier. Le contexte du sida renforce les liens communautaires : l'hétérotopie de la boîte de nuit n'est pas coupée du monde, elle offre une parade à la maladie, en affirmant la prééminence des plaisirs sur la mort. (...) Dustan part du particularisme homosexuel pour le déer en une quête dionysiaque.
on danse moins pour être vu que pour se fondre dans une masse qui n'exclut pas le moi mais le démultiplie. Auteur snob, sans doute, Dustan clame pourtant sa détestation du snobisme à partir du moment où il exclut les autres. Au contraire, la danse (et l'ensemble de la culture adolescente) réunit les hommes dans une quête commune et participative, qui préfigure une polis fondée sur le plaisir et la constitue en acte : avec la danse l'hétérotopie est une utopie réalisée.
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le 4 mai 2024

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