Je vais mieux par madamedub
Je vais mieux est le dernier né de David Foenkinos, connu notamment pour son roman La Délicatesse. Ce livre nous offre un personnage lambda qui se raconte, ou plutôt, qui nous raconte un mal de dos persistant et mystérieux. Médecins, dentiste, magnétiseuse ou psychologue : personne n’en trouvera l’origine. Fidèle à ses écrits és, David Foenkinos nous livre un héros ordinaire qui évolue dans un monde ordinaire. Le personnage est d’un caractère très calme, employé sans histoires dans un cabinet d’architecture, marié, père de deux enfants à peine sortis de l’adolescence et qui prennent déjà leur envol.
Alors, qu’est-ce qui peut bien donner envie de suivre ce personnage banal et son mal de dos tout au long des 330 pages que compte ce roman ? La réponse est simple, le style Foenkinos : une écriture fluide, parsemée de notes décalées qui font immanquablement sourire le lecteur, par exemple : Qui a bien pu inventer cette histoire de moutons ? Quel est le premier homme ou la première femme à s’être dit : « Tiens, ce soir pour m’endormir, je vais compter les moutons » ? Et après, comment a fait cette personne pour contaminer le monde entier ? Il y a aussi cette capacité qu’a l’auteur de faire er tant d’émotions dans des histoires aussi simples, qui pourraient être les nôtres.
Toutefois, si on attend à un moment donné du roman une révélation, un choc, une prise de conscience subite et irréversible du héros, on reste un peu sur notre faim. Hormis un ou deux accès de colère, tout se e en douceur, le personnage principal prenant le temps de dénouer un à un ses nœuds dorsaux. Malgré tout, c’est avec un plaisir que l’on suit les péripéties de ce dos en souf et de son propriétaire. Peut-être cette introspection du héros poussera-t-elle quelques lecteurs à faire le point sur leur propre vie. D’ailleurs, en refermant ce livre, j’ai eu mystérieusement mal au dos pendant deux jours : coïncidence ?
Elodie Soury-Lavergne