Pendant une grande partie de ce pavé dont j'avais beaucoup entendu parler, j'ai été sous le charme d'un univers onirique qui m'apportait une juste dose de fantaisie dans ce monde de brutes. Je ne demande rien d'autre à la littérature qu'un peu d'évasion.
"Kafka sur le rivage" est un récit dans lequel on pénètre comme dans un labyrinthe, très vite il questionne, interpelle, intrigue... et finalement lasse. En tout cas, il m'a lassée, moi.
Quelque part vers le second tiers du roman, mon esprit a décroché et mon intérêt de même. Les aventures de Kafka Tamura - ce jeune adolescent de quinze ans fugueur qui entreprend un voyage initiatique à travers son pays - s'entremêlent à une quête sans but entreprise par un tandem improbable composé d'un vieil idiot et d'un jeune chauffeur routier.
Bien qu'une grande partie du roman se déroule dans le cadre enchanteur d'une bibliothèque patrimoniale, et une autre partie dans une retraite isolée en pleine forêt, j'ai fini par ne pas me sentir à l'aise dans l'univers absurde de l'auteur.
Aussi, j'aurais bien aimé que l'auteur ne me laisse pas en bord de route concernant les événements surnaturels qui surviennent en début de roman et qui font l'objet d'investigations des services secrets américains. Au lieu de cela, comme cet aspect du récit s'arrête brusquement, j'ai eu l'impression de er à côté d'une des clés majeures du roman.
Je reconnais tout de même à l'œuvre une très belle tenue littéraire, avec certaines scènes vraiment saisissantes, comme la rencontre de Nakata et de Johnnie Walker. Le personnage de Nakata est d'ailleurs celui auquel je me suis le plus attachée.