L'affaire Saint-Fiacre est un roman policier de Georges Simenon, un "Maigret", qui a été porté plusieurs fois à l'écran dont une splendide réalisation de Delannoy (j'en ferai la critique dès que j'aurai revu pour la "millième et unième" fois ce film que j'aime énormément).
C'est un roman étrange qui se distingue des autres "Maigret". D'abord Maigret enquête mais Maigret ne trouvera pas l'assassin ! Et puis surtout, Maigret revient sur les terres de son enfance dans l'Allier où son père était régisseur du château Saint-Fiacre !
C'est un roman où finalement Maigret essaie de retrouver son enfance alors que tant d'eau a coulé sous les ponts. Il arrive un peu incognito et ne reconnait plus grand-chose ni plus grand-monde.
La situation du château a beaucoup évolué puisque la comtesse, veuve de son mari, a tout laissé à vau-l'eau et a laissé plusieurs aigrefins dont son propre fils profiter d'elle et de sa faiblesse.
Et c'est un roman où le célèbre commissaire qui aime tant pénétrer les atmosphères glauques où en général, la vérité finit toujours par se faire jour, éprouve ici un certain écœurement. C'est tout l'édifice de sa vie construit sur une enfance heureuse et respectueuse du château qui a disparu.
Heureusement Marie Tatin, camarade d'école, qui était, parfois, la cible de garnements dont Maigret lui-même, est restée égale à elle-même au point qu'elle en devient son point d'appui ou sa référence au é.
Heureusement, il y a Ernest, le petit enfant de chœur dans lequel il se reconnait entre la fascination pour les beaux missels et l'œuf à la coque offert après la messe.
Le regard de Maigret rencontra celui du gamin. Ce fut l'affaire de quelques secondes. N'empêche qu'ils comprirent l'un et l'autre qu'ils étaient amis.