Ce premier tome s’inscrit clairement dans l’introduction et la présentation. Il s’agit ici de mettre en place un univers aux dimensions et aux possibilités très grandes. Notre ami Cellendhyll de Cortavar, qui est le personnage central mais non exclusif de ce premier tome, est un agent secret au service du Chaos. L’une des trois grandes puissances, avec les Ténèbres et la Lumière, à se partager l’influence des différents plans d’existences. Dans ce premier opus, Cellendhyll est mandaté par son maitre Morion, un des puissants du Chaos, pour accomplir une tâche demandée par les Ténèbres contre la Lumière. La Lumière dont Cellendhyll est originaire et dont il a soif de vengeance.
La mise en place n’est pas trop longue et l’on est directement plongé dans l’action et dans l’aventure de Cellendhyll. Si sa quête, loin d’être une quête initiatique puisqu’il est déjà maitre de ses talents et guerrier aguerri, est tout de même taillée comme un commencement dans le sens où notre héros est en chasse pour régler ses problèmes és et donc s’affranchir de ce poids, de se libérer et pouvoir commencer sur de nouvelles bases. Le monde présenté semble riche et complexe et l’on se rend bien compte que l’on n’en n’effleure qu’une partie dans ce volume. Cela laisse présager de bonnes choses et un grand potentiel pour la suite.
Les différents personnages ont des personnalités et des traits de caractères bien distincts et qui leur donne de la consistance. Certains nous rebutent carrément, je pense notamment à Rosh le roux (drogué, sadique et obscène). D’autres sont plus conventionnels comme Nerine, la Rithan qui accompagne Cellendhyll. Rathe et Reydorn aussi sont des figures classiques du genre mais pas moins efficaces. Les Puissants, archimages majeurs des trois grandes factions, pourront nous réserver des surprises pour la suite je l’espère. Gheritarish le Loki, un des rares amis de Cellendhyll, est un des plus prometteurs et j’espère qu’il sera plus présent dans les prochains tomes.
L’ensemble est bien écrit et on s’habitue au style de Michel Robert. Je lui reprocherai tout de même de mettre un peu trop de sexe dans la globalité. Effectivement, cela peut permettre de mettre en évidence certains traits de caractères ou psychologique, pour ne pas dire pathologique, des personnages mais bon ça ne justifie pas non plus toutes les scènes. Entendons-nous bien, je ne suis pas contre ces scènes qui peuvent avoir leur importance mais j’estimes qu’ici il y en avait un peu trop et certaines auraient pu être retirées sans que cela ne nuise à l’œuvre ou aux personnages. Un autre point que je trouve dommage aussi c’est certains ages où l’on a l’impression que Michel Robert se sent obliger de nous dévoiler explicitement quelque chose au cas où l’on n’aurait pas compris.
Par exemple quand il nous fait bien comprendre que les Ténèbres ne savent pas qu’ils essaient de tuer l’agent qui, au final, est en train d’accomplir la mission qu’ils ont commandité auprès du Chaos.
Alors que cela aurait pu faire l’objet d’un rebondissement plus loin dans le récit ou alors on l’avait tout simplement deviné ou on le soupçonnait. Du coup, je trouve ces quelques ages un peu maladroit et la plupart du temps on décroche du contexte des personnages, juste pour mettre en évidence ce fait.
Dans l’ensemble c’est quand même un très bon premier volet qui n’est pas long au démarrage et nous plonge directement dans l’action. Cela au moins dénote avec pas mal de premiers tomes qui sont plutôt lents et initiatiques. L’univers est prometteur et des actions d’envergures sont présentées dans ce récit qui mettrons beaucoup de temps à se développer et à se concrétiser je pense. Un pari sur l’avenir donc, à lire bientôt pour moi.