Trois adjectifs reviennent régulièrement lorsqu'il est question d'aborder le programme de La Insoumise porté par Jean-Luc Mélenchon : "utopiste" ; "démagogique" ; "naïf". Si ces trois mots sont la seule chose que l'on peut reprocher à L'Avenir en commun, c'est qu'il s'agit d'un bon programme.
La devise de la République française (Liberté, Égalité, Fraternité) annonce un paradoxe que nul économiste n'ignore : prôner la liberté économique, c'est condamner l'égalité sociale ; et vice-versa. La a longtemps tenté de concilier les deux, et l'expérience des Trente Glorieuses a prouvé qu'un pays peut bénéficier d'une économie forte et multiplier les progrès sociaux. Puis, progressivement, la s'est retrouvée côté Ouest du "Rideau de fer", et la balance a penché en faveur du rêve américain, prônant le libéralisme économique total en opposition directe avec le communisme stalinien. Le monde devient bipolaire et la propagande occidentale s'en donne à cœur joie : bloc de l'Ouest contre bloc de l'Est ; liberté contre égalité ; démocratie contre dictature ; Bien contre Mal. Les vainqueurs - on les connaît - imposent leur doctrine au monde : économie de marché ; règne de la finance ; mondialisation des échanges. L'économie prospère, entraînant avec elle un recul de la pauvreté et une élévation des classes moyennes.
S'en suivent, hélas, les "Trente Piteuses" et la crise financière de 2008, où le monde découvre, bouche-bée, que son modèle économique a atteint ses limites et dresse un sordide constat : l'Homme est directement responsable du réchauffement climatique et semble incapable de l'arrêter ; les démocraties occidentales se révèlent être des oligarchies au service de la finance, des lobbys et de leurs intérêts personnels ; les médias de masse sont gangrenés par la caste dominante et fonctionnent comme des outils de propagande ; le peuple est totalement exclu du débat citoyen et la tyrannie de l'argent détruit tout sur son age : crises écologiques ; guerres ; réapparition de la pauvreté et des tensions sociales.
La Insoumise ne remet pas en question le modèle économique existant : elle en dénonce les abus. Elle ne souhaite pas imposer au pays le communisme : elle est pour un capitalisme modéré. L'Avenir en commun s'annonce comme une solution possible aux crises écologiques, démocratiques, sociales, économiques et mondiales, et propose des mesures concrètes et cohérentes, qui loin de maintenir la dans un régime désuet qui a montré ses failles, la propulsent au premier plan du XXIe siècle :
- La VIe République, ou la mise en place d'une démocratie directe, dans laquelle le peuple peut exprimer et exercer directement son pouvoir politique, par le fait d'assemblées citoyennes.
- Une meilleure répartition des richesses : par la modération de la finance, la maîtrise de ses abus et l'abolition de la fraude fiscale.
- La mise en marche de la planification écologique et de la transition énergétique, créatrices d'emplois d'avenir.
En dehors de toute considération idéologique et de tout opinion politique, L'Avenir en commun semble être le seul programme politique à proposer au peuple l'auto-détermination et à mettre fin à ce simulacre de démocratie qu'est la Ve République. En réalité, qu'on soit d'accord ou non avec le reste du programme n'a pas d'importance : ce sera aux citoyens de débattre et de décider des mesures et des lois qu'ils estiment les meilleures pour l'intérêt général et le bien commun. Au fond, c'est peut-être ça, le vrai patriotisme.