Gide pourrait me raconter ses rendez-vous à l'URSAFF et je me jetterai dessus. J'aime tellement sa plume, vive et déliée !
L'Immoraliste raconte une chute (éhui), celle de Michel, qui se confie dans une longue diatribe sur sa déchéance morale. Longuement en sursis à cause de la tuberculose, sa rémission le rend sensible à tous les attraits terrestres, dont ceux de la chair.
Ça n'est pas sans rappeler La Chute de Camus, même si les enjeux, le ton et la progression n'ont rien à voir. On retrouve aussi l'hédonisme des Nourritures Terrestres, avec la pointe d'angoisse liée à la culpabilité.
La façon dont le narrateur fait part imperceptiblement du glissement est magnifiquement mis en mot. Le récit sous sa forme miroir, ne nous emmène bien sûr pas là où on voudrait aller... Comment ne pas lire un peu de l'histoire de Gide (qui assumait son goût sexuel pour les jeunes garçons de 13 ans, à une époque où cet âge correspondait à la majorité sexuelle, mais on va pas faire semblant que ça ne soit pas de la pédophilie)...