Quand sort ce bouquin, Neil Gaiman a é le cap de la cinquantaine et ressent probablement la nostalgie de son enfance. Car le narrateur de ce qu'il faut bien appeler un conte (de fées ?) est un enfant de sept ans qui fait partager au lecteur tant ses terreurs que son gout pour le merveilleux. Il en ressort un bouquin très bien écrit, une histoire très bien narrée, mais à laquelle manque la puissance évocatrice d'American gods ainsi que la féerie de Neverwhere. Tout de même, le regard de l'enfance (un enfant rêveur et plongé dans ses livres qui s'exprime sur sa maison, sur ses parents, sur son entourage) est bien rendu et certainement quelque peu autobiographique.
L'histoire est toute entière empreinte d'une sorte cette nostalgie que l'on peut ressentir lorsqu'on déjà parcouru une bonne partie du chemin. Le temps qui e pour les simples mortels, ici confrontés à l'éternité d'êtres surnaturels. Pas étonnant que tout ça commence par un enterrement, se prolonge par un très long flashback (qui constitue la majeure partie de l'histoire à vrai dire) puis se termine par la fin de la journée des funérailles (au cours de laquelle le narrateur n'a pas vu le temps er). Et est également évoquée la perte d'un être cher (mais qui sait ?), le paysage qui change et des choses qui demeurent immuables. Mais je n'en dirai pas plus s'agissant de ce dernier point. Et le titre, bien sûr, qui évoque le bout du chemin (the end of the lane) et l'océan qui nous y attend (mysterious and dark, disait Dylan lorsqu'il comparait le cœur d'une belle à un océan).
Bref, un roman pas désagréable à lire, bien construit, surtout mélancolique et finalement assez poétique. Pour autant, je ne peux pas dire qu'il s'agisse d'une œuvre majeure. Mais peut-être que je n'aime pas les contes de fées...