Publié sur L'Homme qui lit :
Difficile de ne pas s’atteler à la lecture du lauréat du prix Goncourt de l’année dernière, surtout lorsque le roman couvre une période de l’histoire qui m’est chère, que certains de mes amis me le conseillent chaudement et qu’il fait la bagatelle de 160 pages, promettant une lecture rapide et plaisante. C’est dire la confiance avec laquelle je me plongé dans la lecture de ce roman qui, sur le papier, avait tout pour me plaire.
Et pourtant, dévoré en un clin d’œil, malgré des qualités certaines dans la narration, le détail historique, la « méthodologie » de l’Anschluss qui est peu connue, je n’ai pas été follement emballé par cette lecture, et j’en gardais quelques jours après l’avoir terminée, un souvenir assez flou, pour ne pas dire inexistant.
Et ce qui étonne dans cette guerre, c’est la réussite inouïe du culot, dont on doit retenir une chose : le monde cède au bluff. Même le monde le plus sérieux, le plus rigide, même le vieil ordre, s’il ne cède jamais à l’exigence de justice, s’il ne plue jamais devant le peuple qui s’insurge, plie devant le bluff.
Je le recommanderai pourtant à celles et ceux qui veulent comprendre ce formidable coup de poker que fût l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en mars 1938, et qui suscita très peu de réactions de la part des français ou de leurs alliés, alors même que les traités de Versailles et de Saint-Germain-en-Laye signés à l’issue de la Première guerre mondiale, interdisaient la collusion de l’Allemagne avec l’Autriche.
Un essai romancé qui ne m’a pas convaincu, et une déception de plus pour un Goncourt, avec lequel je suis décidément fâché une année sur deux…