La Divine Comédie
8.2
La Divine Comédie

livre de Dante Alighieri (1321)

Heaven's gate.

Tous les lecteurs / trices ont une cryptonite. La mienne a pour nom: poésie. Je ne dis pas que je n'apprécie pas de temps en temps un beau petit poème, que je suis insensible au doux mélange des mots, à leur sens métaphorique et tout ce que vous voulez mais ce n'est tout simplement pas ma came. Je préfère aux vers un bon vieux récit classique des familles, un truc avec un début, un milieu et une fin, des phrases compréhensibles et une syntaxe correcte. Le genre de truc que je peux résumer aux copains du bistrot, quoi. Sauf que voilà, je me suis lancé il y a quelques lunes dans l'exploration de "La divine comédie" de Dante, classique des classiques, chef-d'oeuvre intouchable, monument culturel à faire trembler Zeus et Apollon. Pourquoi me taper plus de 500 pages de poésie ritale alors que ce n'est pas mon truc ? Tout simplement parce que je suis curieux et que ça peut toujours servir pour draguer les étudiantes en littérature italienne.

A la fin du voyage, il apparait clairement que je ne suis pas le client idéal pour ce genre de texte. Je ne vous ferais pas l'affront de décortiquer maladroitement les écrits de Dante, je ne saurais pas le faire et d'autres que moi manient l'exercice avec autant de flamboyance que j'engloutis une pizza quatre-fromages. Je me contenterais de décrire mon humble expérience, ressenti à la lecture d'un tel monument.

Construit en trois parties bien distinctes, "La divine comédie" m'a étonnamment happé lors de sa première partie, judicieusement intitulée "Enfer". Bien qu'étant tout bonnement incapable de comprendre les nombreuses références de l'auteur, ses visions de cauchemar m'ont laissés sur le cul, mon petit être comprenant enfin le sens (et l'origine) du mot "dantesque". Impossible de rester de marbre devant des descriptions aussi dingues, aussi baroques, aussi cauchemardesques que celles dépeintes ici, la force des mots de Dante, bien que traduits en français entre mes mains, élevant l'imagination et la conscience du lecteur jusqu'à des sphères encore insoupçonnées.

J'ai eu malheureusement beaucoup plus de mal avec les autres parties concernant le Purgatoire et le Paradis, n'ayant que les jolies tournures de phrase de l'auteur pour me raccrocher à un récit bien trop abscons pour ma personne cartésienne rejetant non pas la spiritualité (j'en déborde) mais toute forme de religion et n'y connaissant absolument rien en imagerie chrétienne et autres délires célestes. Autant dire que le temps fut un peu long.

La lecture de ce monument n'a finalement pas été aussi redoutable que ce que je craignais, la puissance des mots et des visions de Dante faisant er agréablement la pilule d'un poème épique visiblement complexe et riche mais clairement pas adressé au bouffeur de Tic Tac qui constitue mon adorable personne (oui mes chevilles vont bien, merci de vous en soucier, c'est gentil !). Prochaine étape: Homer !
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le 13 mai 2014

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Gand-Alf

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