La Fille automate par eljo
Prix Hugo, Prix Nebula, Prix Locus... n'en jetez plus ! Gros succès critique pour ce bouquin de Paolo Pacigalupi ce qui devrait signifier une rapide sortie en français.
J'ai un peu la flemme de résumer l'histoire d'autant plus qu'elle est assez foisonnante mais je vais faire un petit effort.
Le livre se e au 23ème siècle. La terre a été ravagée par de nombreuses épidémies ayant détruit une bonne partie de la faune et de la flore. Un poignée de corporations, les "calorie companies" détiennent le savoir nécessaire à la fois pour provoquer ces épidémies et pour produire des souches résistantes, et contrôlent la production et l'accès à la nourriture de cette façon.
La plupart des pays sont tombés sous le contrôle complet de ces corporations, mais la Thaïlande résiste. Maintenant située en dessous du niveau de la mer, elle est protégée artificiellement des inondations. Le gouvernement est divisé entre ceux qui souhaitent préserver à tout prix l'indépendance du pays (le ministère de l'environnement) et ceux qui voudraient bien ouvrir le marché aux corporations (le ministère du commerce).
Les nombreuses épidémies ont ramené le pays technologiquement en arrière sauf en matière génétique : les énergies fossiles sont quasiment épuisées, l'énergie étant principalement d'origine mécanique. La société a régressé et tout le monde vit de la débrouille.
L'histoire suit le chemin croisé de plusieurs personnages :
- Anderson Lake, agent d'une corporation sous couverture, qui tente d'accéder à la banque de souches résistantes du pays et de comprendre comment le pays à pu résister,
- Jaidee et sa lieutenant Kanya, hauts gradés du ministère de l'environnement, en guerre avec le ministère du commerce pour conserver l'indépendance de la Thaïlande envers les corporations,
- Hock Seng, réfugié et rescapé d'une épuration ethnique, qui travaille pour M. Lake et magouille en espérant retrouver sa prospérité d'avant,
- Et Emiko, la "Windup Girl", création d'origine japonaise, conçue génétiquement pour servir un maître, abandonnée par son précédent propriétaire en Thaïlande, et propriété d'un chef de bar s'en servant comme attraction sexuelle.
Je ne cacherai pas que le début du bouquin est lent. L'univers est complexe, et on y est lâché sans explications. Le monde décrit est ultra pessimiste : tout est sale, tout le monde est au bout du rouleau, la corruption règne partout. Les motivations des différents personnages ne sont pas très claires au premier abord. Ce n'est que vers la moitié du bouquin que tout se met en place, que l'on comprend les enjeux, le contexte, et que l'on peut apprécier le déroulement du récit. D'ailleurs mieux vaut accrocher sa ceinture à partir de la : tout commence à partir couille, et ça va crescendo jusqu'à la fin, jusqu'à l'explosion finale.
Arrivé à la fin de l'histoire, il faut reconnaître que c'est très bien ficelé, ambitieux, et cohérent. L'auteur imagine concrètement (bien que de la façon la plus pessimiste et cynique) ce qui pourrait advenir si des sociétés privées pouvaient, à coup d'épidémie et d'antidotes, contrôler la nourriture et l'énergie, mettant ainsi à genoux les états et autres institutions publiques.
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