La Cité des Six est divisée, comme son nom l’indique en six clans. Chacun de ces clans, grâce à la magie, à une spécialité et les ressources sont partagées dans la cité. Ainsi, il y a les Planteurs, des agriculteurs en quelque sorte, les Sourciers, qui permettent à tous d’avoir accès à l’eau, les Dresseurs, qui s’occupent de l’élevage des bêtes, les Façonniers, qui sont des bâtisseurs et des forgerons, les Couteliers, que l’on peut qualifier de police de la Cité des Six, et les Guérisseurs, qui savent comment utiliser les plantes pour soigner. Appartenir à l’un ou l’autre de ces clans, c’est l’assurance de manger à sa faim, de ne manquer de rien. Mais lorsque vous êtes rejetés, vous devenez un hors clan, un orkla dans l’argot de ces bannis. Et là, tout se complique. Pour survivre, il faut parfois faire des choses peu morales, comme voler, tuer. Ou déterrer des cadavres. C’est ce que fait Érine, l’héroïne et narratrice de ce récit. Et le lecteur est, dès les premières lignes, plongé dans le mode opératoire de ce moyen de subsistance, dans tout ce qu’il peut avoir de sombre, de difficile et de dangereux. Quand l’homme qui lui commande ces cadavres disparaît, elle va se retrouver embarquer dans une sale affaire malgré elle, et va finir, par petites touches, par découvrir le secret de la Cité des Six.
Marie Pavlenko nous livre un récit palpitant, prenant, n’hésitant pas à nous montrer le côté obscur de cette société en évoquant des viols et des meurtres, mais aussi la convoitise et l’égoïsme de certains habitants des Clans, qui ne manquent pourtant de rien. C’est une société à l’agonie que l’auteur nous décrit. Comment en est-on arrivé là? Peut-on la sauver? C’est ce qu’Érine va apprendre. Mais ce qu’elle n’aurait jamais imaginé, c’est de se trouver mêlée d’aussi près à cette situation. Car au-delà des aventures d’une héroïne courageuse et forte malgré les épreuves, on referme ce roman avec en tête une seule question: est-il possible d’échapper à sa destinée?
Avec cet univers riche, ces personnages si variés, Marie Pavlenko nous happe dans ce récit haletant en nous faisant suivre Érine, une jeune femme qui a ses forces et ses faiblesses, un personnage qui sonne vrai, auquel on s’attache et à qui on souhaite le meilleur dès la dernière phrase lue. Un très bon roman de Fantasy!