Si Don Winslow avait voulu écrire une berceuse, il aurait probablement fini par inventer un riff de metal. "La Griffe du chien", c’est un uppercut narratif, une plongée sans oxygène dans le grand bain du trafic de drogue, avec un réalisme si brutal qu’on en ressort en manque… de sérénité.
Art Keller, agent de la DEA, est le héros malgré lui de cette épopée où l’odeur de la poudre (pas celle du sucre glace) embaume chaque page. Face à lui, le cartel mexicain, un monstre tentaculaire qui transforme la frontière en abattoir. Ici, pas de gentil cowboy ni de happy ending : juste du sang, du fric, et des trahisons qui pleuvent plus dru qu’un orage en saison des ouragans.
La plume de Winslow ? Une mitraillette en mode rafale. Pas de fioritures, pas de tendresse, juste une narration brutale, tendue, et une documentation si précise qu’on en viendrait presque à suspecter l’auteur d’avoir dealé lui-même à ses heures perdues. C’est dense, c’est fort, c’est addictif… et ça donne envie de s’exiler dans un coin sans wifi.
Bref, un chef-d’œuvre noir et poisseux qui te hante longtemps après avoir tourné la dernière page. Accroche-toi, parce qu’avec Winslow, c’est pas toi qui tiens le livre, c’est le livre qui te tient.