Cérémonies magiques

La main qui guérit est une histoire de transmission familiale, de mère à fille, plus précisément, mais qui ne pourra se faire que dans la douleur et suivant des rituels bien précis. Le roman se situe dans la lignée de nombreux livres latino-américains mais là où une grande majorité d'entre eux utilisent le surnaturel pour enrichir l'intrigue de moments magiques, le récit de la Colombienne Lina María Parra Ochoa se complaît dans de très longues pages de descriptions, censées nous envoûter, mais qui, par leur répétition, finissent par lasser en nous éloignant de la psychologie de ses deux personnages principaux et de leur relation. Le style est fluide, cependant, et certains ages fascinent, ceux de l'apprentissage de la mère, qui est encore une jeune femme, et de sa fille, des années plus tard, comme un copier-coller de sensations et d'hésitations pour s'approprier, chacune à leur tour, des sortilèges, disons-le, de sorcières. Invisibilité, avec les défunts, capacité à voir l'avenir, autant de pouvoirs que ces deux femmes, avec l'aide d'une troisième, leur mentor commun, ne peuvent acquérir que flanqués d'un versant noir, d'un danger extrême. Voici un roman qu'on aurait pu et dû aimer davantage mais qui est quelque peu étouffé par sa propension à ab de situations et de cérémonials magiques.

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le 5 mars 2025

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Cinephile-doux

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