La Nef du crépuscule par Am3ni
Effectivement, ce tome contient plus d’action. Les navires de combat sont opérationnels et permettent, partiellement, de mieux lutter contre les pirates. Notre bon héros expérimente donc le combat naval et s’investit beaucoup dans l’Art en conviant son roi-servant à partager son esprit. Sachant que Fitz le partage déjà avec son loup, la cohabitation est très intéressante. D’autant qu’on est plus que dans une simple cohabitation d’esprits, puisque Fitz va jusqu’à ressentir les émotions des autres, émotions qui sont des conséquences de ce qu’ils voient à travers ses yeux à lui. Compliqué ? Pas du tout. C’est seulement que je ne m’appelle pas Robin Hobb et que je n’ai pas son talent.
Ce tome n’est pas seulement plus dynamique, il est également beaucoup plus sombre. Le départ du "bon" roi-servant laisse la porte ouverte à toutes les fenêtres et le méchant Royal s’en donne à cœur joie, face à un père tellement diminué… qu’il ne sert plus à grand-chose. A la fin de ce 3e tome, c’est l’apothéose. On voit mal comment la situation pourrait aller mieux. Tout fout l’camp ma pov’ dame.
Mais comme souvent, la noirceur des événements permet de faire briller les personnages (et l’écriture. A croire que le drame exacerbe le talent). Chacun à sa manière, qu’il soit bon, moins bon, lâche, acolyte, mère, mentor, amoureuse,… contribue à créer une ambiance de déclin et d’affaiblissement général. Même les bons personnages font des erreurs et des mauvais choix. Toute cette nuance est d’un enrichissement extraordinaire, à commencer par le héros, en proie permanente aux doutes, à la colère, à faire lui aussi des bons et des mauvais choix…
A titre de comparaison, j’adore (vraiment) (beaucoup) la saga d’Ewilan de Pierre Bottero, mais avec l’Assassin Royal, on sent très nettement que cette saga-ci joue dans une autre catégorie (et s’adresse à un public différent, évidemment. Les deux œuvres sont de toute façon très différentes).
Pour une fois, j’aurai un léger bémol concernant ce tome. L’histoire d’amour Fitz/Molly a tendance à traîner. Et même si elle trouve sa place au milieu de toutes les intrigues, la lassitude a fini par pointer le bout de son nez. A la décharge des personnages, la situation est, il est vrai, assez sensible.
Le 2e tome a vraiment donné l’impression de préparer les bouleversements de ce 3e tome. Captivant. Mais, je vais me lire un livre différent avant d’embrayer sur le 4e (et 5e tome, voire 6e, puisque ces 3 tomes n’en formaient à l’origine qu’un seul. Et que ce tome clôt le premier cycle. Qu’ensuite il y a la saga des Aventuriers de la mer. Puis le 2e cycle de l’Assassin royal et blablablablabla. Trop chouette tout ce qu’il reste à lire)