Livre qui sort légèrement de la littérature française habituelle (ce n'est pas une critique de la littérature française) : comme cette bonne vieille littérature de l'hexagone, La peau de l'ours n'échappe pas à l'écriture qui tourne en rond autour de l'intériorité, de questions existentielles, de place dans le monde... Mais au contraire d'autres livres que j'ai pu lire, dans le livre de Sorman il se e vraiment des choses. Il y a une histoire, des évènements, et surtout, une trame de fond pimentée de fabuleux (dans le sens fable).
Un être mi-ours mi-homme.
Son histoire, ou sa légende.
Partir du fait que rien n'est fait pour être cohérent (l'ours a des connaissances du monde extérieur qui lui semble inhérentes), mais qu'au contraire chaque épreuve ou tranches de vie de l'ours sont faites pour être narrées au coin d'un feu, et pour être le symbole, la métaphore d'autre chose.
Évidemment, dès le départ, j'ai pensé à Elephant Man et à Freaks (l'auteur dit elle-même qu'elle a revu ce film pour écrire une partie de son livre), et je trouve que l'intérêt de ce livre est qu'il garde un regard "léger" et récréatif sans être creux et superficiel.
C'est un livre sur ce qu'est qu'être humain, qu'être bête, qu'être les deux.
Sorman a un regard très tendre sur tous ses personnages "monstrueux" et sur les animaux enfermés, maltraités, utilisés pour la distraction humaine (ça me ferait presque renoncer à mon amour pour les zoos...).
J'ai lu ce livre rapidement, tranquillement, rien ne m'a bousculé dans ce qui est dit et ce qui est ressenti, mais il est plaisant, intelligent, et nullement ronflant.
ça peut aussi rappeler les ours qui traînaient dans les romans de John Irving.
Une lecture très agréable.