Je sais qu'il n'est pas de bon ton chez les littérateurs d'aimer Éric Emmanuel Schmitt. L'aveu est presque synonyme de levysme*. Et bien moi j'ai** lu les 3/4 de sa prolifique bibliographie et dans tous les genres, certains ouvrages précédents regroupés dans son cycle de l'invisible, ce n'est pas sa préoccupation ici. Il est plus difficile de solliciter le pardon d'autrui, de chercher à le mériter. Cela donne un pouvoir à celui qui pardonne sur celui qui a fauté et a besoin d'être pardonné. Pardonner une personne qui nous a blessé n'est pas oublier ou nier cette blessure, c'est lui montrer qu'on reconnaît son humanité, ses manquements et qu'il est accepté comme tel. C'est souvent plus difficile que de l'être tel que l'on voudrait paraître, que l'on oublie plutôt.
Pour simplifier, il serait possible de préciser que les deux premières nouvelles montrent comment accepter le pardon accordé , vivre avec, les deux suivantes abordent la façon de payer pour expier une faute et gagner ce pardon en détruisant la culpabilité paralysante et laisser place à la reconstruction (de soi, de sa relation à l'autre...). C'est évidemment schématique et bien moins facile que ça. Éric Emmanuel Schmitt fait simple mais pas simpliste, questionne son lecteur pas forcément dans le sens du poil et remet des idées reçues en perspective.
Pour créer un lien supplémentaire avec son lecteur, il n'hésite pas à lui parler de choses qu'il connaît (le petit prince, Puccini...) pour mieux les détourner et remettre en question sa zone de confort.
Je le conseille à tous même au lecteur occasionnel qui ne fréquente une bibliothèque que pour aller aux toilettes et les librairies juste pour demander son chemin.
Pour convaincre le dernier irréductible, il y a un chat génial dedans le livre.
*littérature de supermarchés vantant des auteurs sans talent ne sachant écrire que pour vendre et dont le maître incontestable et incontesté est donc Marc Levy.
**la nana ue qui ne parle que d'elle
***et qui utilise l'écriture inclusive pour faire bien