Si tu pensais que l’élection de Mitterrand en 1981 n’avait pas bouleversé grand monde, Le Bonheur national brut de François Roux est là pour te rappeler que pour une génération entière, c’était le début de l’espoir… et d’une grande claque derrière la tête.
On suit quatre ados qui grandissent avec cette promesse d’un monde meilleur. Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy, quatre destins qui se croisent, se séparent, évoluent entre ambitions, idéaux et compromis. Entre classe sociale, orientation sexuelle, choix de carrière et désillusions politiques, ils vont apprendre que la vie n’a pas toujours la gueule des discours électoraux.
Là où François Roux est fort, c’est dans cette fresque générationnelle ultra-crédible. On les suit sur plusieurs décennies, et on s’attache à eux même quand ils prennent des virages qui nous frustrent. C’est une exploration subtile des espoirs de jeunesse et de la réalité qui les rattrape, sans jamais sombrer dans le cliché. Et puis, il y a ce fond politique, jamais assommant mais toujours là, qui donne du relief à l’histoire.
Le hic ? C’est parfois un peu trop dense. Le roman veut tout dire, tout montrer, et certains ages traînent un peu en longueur. On peut se perdre entre les trajectoires, les évolutions, les choix qui s’enchaînent. Mais bon, c’est aussi ça, la vie : un sacré bazar.
Bref, Le Bonheur national brut, c’est un roman ambitieux et bien ficelé, une plongée dans une époque et ses illusions perdues, un livre qui parle de politique mais surtout d’humain. Une grande fresque où chacun peut se reconnaître un peu, à condition d’accepter que le bonheur, c’est parfois plus compliqué que prévu.