Je me suis penché sur cet ouvrage après avoir entendu dire qu'il rappelait par moments "L'Assassin Royal" de Robin Hobb. Oui et non... Oui, car comment ne pas songer au Fou avec un personnage de bouffon ? Comment ne pas songer à Castelcerf avec un château comme Belle-la-Ménure ? Non pour tout le reste.
Très vite, l'auteur réussit la prouesse de rendre son univers unique, complexe et clair, sans avoir recours à des glossaires pénibles. Les chapitres se dévorent à mesure que les éléments de l'intrigue se mettent en place, puis les rebondissements. À partir de là, impossible de lâcher ce pavé de plus de 600 pages. 600 pages qui sont au service des personnages et de l'histoire, sans jamais se complaire dans la lenteur ou la répétition. C'est un récit sombre, émouvant, parfois même bouleversant, où les jeux de dupe à la cour n'auront jamais été si bien restitués. La finesse des dialogues est aussi à relever, tout comme le style riche et incroyablement fluide de l'auteur. Plusieurs phrases sont d'une telle beauté littéraire, que je me suis permis de les noter dans mon carnet. Des phrases qui visent juste et rappellent un peu du Zola, ou du Hugo.
Coup de cœur énorme pour Jeanny-la-Folle (mentor du héros) et la relation entre le héros Sébrain et le roi Guillon Saintelarme. À n'en pas douter, une oeuvre toute récente qui marquera la Fantasy Française dans les années à venir...
Venez pour l'imaginaire, restez pour l'humain.