Le Cimetière de Prague par Stephane Albert
Complot, arnaque, trahison, mensonge, haine sont les maîtres mots de ce roman. Les romans de M. Eco sont toujours d’une grande érudition, celui-ci n’échappe pas à la règle et nous dépeint une Italie et un Paris de la fin du 19° siècle magnifique. Le héros (anti-héro) est un faussaire doublé d’un schizophrène qui va nous faire découvrir la montée de l’antisémitisme de ce siècle. Le récit se développe par le biais du journal intime du « héro » (Simon Simonini) et de sa « moitié » ('abbé dalla Piccola) ainsi que l’intervention d’un narrateur qui vient mettre de l’ordre dans le récit quelquefois décousue de cette personnalité fragmentée. Le héros est le spectateur et acteur de l’ombre dans les grands événements qui secouent le 19° siècle, tel la guerre d’indépendance Italienne (Garibaldi), la chute du Second Empire, la Commune, l’affaire Dreyfus, et j’en oublie. Le récit nous fait plonger dans un période troublé où la politique, l’espionnage, la haine (l’antisémitisme pur et dur) ont façonné notre époque. Umberto Eco na pas son pareil pour amener le lecteur dans une ambiance brumeuse, sombre et ténébreuse, confuse. Le récit l’est justement, un peu long voire lourd, mais les rencontres et aventures de Simonini reste agréable à lire. A noter, la présence d’illustration (ce qui est malheureusement peu courant dans les romans de nos jours) qui viennent, à mon sens, renforcer l’ambiance du récit.
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