J'ai longtemps hésité à faire la critique de Le Colonel Chabert. Je trouve ce livre difficile à analyser malgré le peu de pages qui forment l'histoire. Toutefois, je me suis lancée, car l'histoire du Colonel Chabert m'a rappelé une histoire récente ; celle d'Alain Franc, déclaré mort par l'istration alors qu'il était bel et bien en vie. Cet homme a mis un an avant de ressusciter istrativement.
Le Colonel Chabert conte une histoire similaire; l'histoire de Hyacinthe Chabert, colonel déclaré mort à la suite de la bataille d'Eylau dans laquelle il fut gravement blessé.
Requinqué mais largement défiguré, il va tenter durant ce livre de retrouver sa vie d'avant ; ses possessions qui lui ont été retirées puisqu'il n'était plus, sa femme qui a entamé une nouvelle vie et surtout son nom qu'il ne possède plus car le Colonel Chabert est déclaré mort.
Malheureusement, dans son périple, les seules personnes capables de l'identifier vont se trouver mortes, exilées, ou non disposées à être témoins parce que profitant de sa mort.
Tentant tout de même d'arriver à ses fins, il aura recours a un avoué, Maître Derville, qui le croira après avoir entendu son histoire invraisemblable. Maître Derville essaiera de faire recouvrer à ce pauvre Colonel sa vie d'antan.
Dans ce récit, le Colonel Chabert se voit confronter à l'istration, et il explique que la tonne de documents à fournir pour prouver son existence aux yeux de la loi semble insurmontable. Ce fléau est malheureusement encore d'actualité, comme je l'ai énoncé au début de ma critique.
Ce que nous prouve ce livre, c'est que notre existence est à la merci du bon vouloir et du bon pouvoir de notre entourage. Le simple fait d'exister dans une société demeure seulement si il peut être prouvé par la reconnaissance d'autrui car si personne ne peut vous identifier ou aucun document ne peut confirmer vos dires alors comment alors prouver que vous êtes bien vous ?
Le Colonel Chabert se voit confronté à cette situation, lui qui a été déclaré mort et que personne ne peut ou ne veut identifier. Comment alors prouver qu'il n'est pas un usurpateur et comment ne pas sombrer dans l'oubli ? Car quand vous ne pouvez plus êtres vous, quand les gens refusent votre identité, et qu'ils vous ont dépossédé, que devenez vous ?
C'est sûr que Balzac n'a pas besoin de 1000 pages pour faire er un message, seules quelques unes bien écrites suffisent. Le livre réuni une histoire forte, de l'humour et une belle narration.