Ito Ogawa n'a pas choisi un thème facile lorsqu'elle a décidé d'aborder la fin de vie. Ce n'est d'ailleurs à première vue pas mon sujet de prédilection et pourtant, elle réussit ici à tricoter un roman lumineux qui. ne tombe jamais dans le mélodramatique.
Le cadre est enchanteur: l'île aux citrons, au beau milieu de la mer de Seto, les vignes gorgées de soleil, le parfum des agrumes, et la mer, étincelante. Les descriptions sont très bien maîtrisées, invitent à la rêverie à chaque ligne. La maladie et la mort sont abordées de façon étonnamment positives, petite bouffée d'air frais quand le tout aurait pu être étouffant.
Là où Ito Ogawa trébuche, c'est sur la répétition d'un schéma narratif que l'on lui connaît trop bien et qui, même si moins présent que dans d'autres de ses romans, devient lassant. Shizuku fait la connaissance de plusieurs résidents de la maison du lion, dont les histoires se succèdent les unes après les autres, sans pour autant être vraiment approfondies. De même, sa rencontre avec Tahichi paraît bancale et tombe comme un cheveu sur la soupe sans que l'on y croit vraiment. Résultat: des personnages secondaires anecdotiques qui n'ont pas vraiment de profondeur. Sa relation avec son père puis Kozue en est une preuve assez évidente.
J'aurais également aimé une trame différente sur les derniers chapitres, qui tombent un peu dans le cliché, même si l'on devine que l'auteure a souhaité donné une conclusion aux lignes narratives qu'elle a tracées.
Un roman lumineux qui se lit avec plaisir et douceur, à savourer le temps d'une pause au soleil.