Beaucoup d'odeurs pour rien

Je comprends qu'on puisse aimer Le Parfum, et à vrai dire que Pivot le qualifie chef-d’œuvre sur la quatrième de couverture de mon édition ne me surprend guère. Car le style est excessivement travaillé, et honnêtement, vous allez forcément vous surprendre à sentir les odeurs décrites dans les premières pages du livre.

Malheureusement, en ce me concerne, le tour de e-e a rapidement perdu de son efficacité une fois l'effet de nouveauté é, et les longues accumulations de substantifs odorifères me sont vite devenues pénibles.

Que reste-t-il ? Une farce abracadabrantesque, jamais avare d'humour à froid, et qui nous raconte la vie d'un personnage que la narrateur voudrait extraordinairement antipathique mais qui est un peu plat. Certes il a du nez, certes, cela le mène à participer à des scènes peu communes, mais cela m'a beaucoup indifféré.

Un peu comme pour Lolita, le fait que le personnage soit un furoncle polluant le visage de l'humanité m'empêche d'apprécier le bouquin. Un personnage 100% mauvais, sans caractéristique rédemptrice, a toujours tendance à me laisser de marbre, voire à m'énerver et fait obstacle à l'intérêt que j'aurais pu porter à son histoire.

Un livre à réserver aux amoureux de l'art de la plume, et sans doute moins à ceux qui préfèrent le fond à la forme.

12/20