Cour de Sens Critique - Chambre du Chien de Sinope
Attendu que ce Procès de Franz Kafka est presque unanimement considéré comme un chef-d'œuvre, que l'auteur lui-même fait partie de ces rares à qui on a inventé un adjectif d'après leur patronyme, et que la nouvelle La Métamorphose avait franchement enchanté le lecteur, ce dernier était en droit d'attendre beaucoup de ce présent roman;
Attendu que l'histoire est volontairement extrêmement simple et dépouillée, presque ascétique, puisqu'on ne sait rien sur ce Joseph K., cadre de son état, qui un beau matin est arrêté et soumis à un procès dont il ignore absolument tout, et sera confronté à une bureaucratie tentaculaire et étouffante, le tout dans cette ambiance absurde et décalée chère à l'auteur, avec ses personnages déjantés et ses scènes insensées, le lecteur peut-être espérera quelque chose qui soit à la fois subtil et intelligent, tout en restant divertissant;
Mais, attendu que beaucoup de chapitres s'éternisent en logorrhées débitées par des personnages trop nombreux et bien souvent inutiles, que la morale et le sens caché du roman se découvrent bien trop vite et ne révèlent plus ensuite aucune autre surprise, que l'écriture se révèle assez lourde, avec de longues phrases alambiquées, le tout se révélant pénible, agaçant, ennuyeux, que pour signifier un tel message il n'était pas nécessaire de s'éterniser sur tant et tant de pages, une nouvelle étant suffisante;
PAR CES MOTIFS
le lecteur se demande aujourd'hui s'il est é à côté de quelque chose, ou si Kafka avait bien eu raison de ne jamais publier ce Procès de son vivant, en tout cas, il ne recommande pas ce livre bien ennuyeux...