On pense bien sûr à Arto Paasilinna et ses galeries de personnages tous plus déjantés les uns que les autres, à son rapport si scandinave (lire : détaché et subtilement ironique) à la politique mondiale (notamment à la Guerre froide, très présente ici) et Allan Karlsson n'est pas sans évoquer Taavetti Rytkönen, le géomètre en cavale.
Mais là, c'est creux.
On développe quand même le personnage Karlsson, c'est le vieux du titre et on lui doit ça. Sinon, on a l'impression de regarder la vitrine d'un pittoresque magasin de farces et attrapes ou le chapeau d'un magicien fou : et hop, un vendeur de hot-dog qui est é par toutes les facs, et hop, un éléphant en cavale en Suède et sa dresseuse improvisée, sans oublier des chefs de gangs, des policiers... Inutile de toute manière de trop s'y attacher : l'auteur en fait si peu de chose ! Ce ne sont pas des personnages, c'est un inventaire.
Soyons juste : les retours sur la vie de Karlsson ne sont pas déplaisants - si l'on e sur le ton faussement naïf en toc qui finit par porter sur les nerfs. Mais dans le burlesque scandinave comme ailleurs, le mieux est l'ennemi du bien.