Attention, la critique que vous aller lire, est aussi un devoir de lycéen qui s'est dit que se serait cool de faire partager ce qu'il écrit, et c'est toujours une critique en plus. Merci
L’amour, vu des centaines de fois par des centaines voir des milliers d’auteurs n’a aujourd’hui plus aucun secret pour nous qui l’avons, soi-disant, vu sous tous ses angles et avec de plus en plus de redondance. Là où Alfred de Musset a frappé très fort et même encore aujourd’hui, intéresse et domine le genre c’est qu’avec Les caprices de Marianne il établit en 1833, date de sa parution, une nouvelle façon de montrer l’amour face à des comportements parfois valeureux mais souvent nuisibles qui démontre une nouvelle fois à quel point l’amour est un cadeau empoisonné, quel qu’en soit notre rang.
Une histoire vue, revue, réarrangée
Situé dans un Naples imaginaire, vous suivez trois personnages qui se tournent autour : Octave, Coelio et Marianne. Vous n’assisterez, comme la tradition le veux, pas à un banal triangle amoureux opposant les deux jeunes hommes à Marianne et ses fantaisies, mais à une vraie recherche de sentiment. Ici, Marianne est sous le joug d’un mari, en apparences, probablement issu d’un conte de fée : Richesse, propriétés, verve, etc… Vraiment ? Non. Car Marianne n’est plus en accord avec lui. Elle veut aimer quelqu’un d’autre plus à son aise et moins possessif. Sa rencontre avec Octave devient alors un petit miracle, une opportunité à saisir. Pourtant, Octave est venu pour présenter Marianne à Coelio, son ami de toujours qui cherche l’amour et verrait, selon Octave, un vrai bonheur en Marianne. Sauf que la jeune dame ne veut pas de Coelio, elle veut Octave. Mais là où l’originalité fait son fort, c’est le point de vue de son auteur
Une poésie qui vient du cœur
Alfred de Musset (Biographie). Ainsi, il dépeint le portrait d’une femme que certain tentent d’utiliser comme un jouet et s’étonnent eux-mêmes des répercussions qu’ils peuvent avoir. Elle veut être libre, libérée mais surtout comprise. Il y a un parallèle frappant avec son auteur. Tout d’abord, il est important de savoir que Les caprices de Marianne a beau être sortie en 1833, elle ne sera jouée qu’en 1951 dans une version remaniée adoptée par La Comédie Française, soit un an avant sa mort. Et ce, sans compter qu’il a toujours été snobé, oublié par les critiques, les artistes, … Il avait beau fréquenter le cercle de Victor Hugo, il n’y eu aucune forme de reconnaissance. Cela l’amènera a se ranger vers la marginalité, ce qu’il en fera tirer des œuvres personnelles, cathartiques mais surtout, particulièrement ironique. Cela se ressent dans Les caprices de Marianne, il fait un véritable pied de nez à de nombreux auteurs de son époque, comme Victor Hugo et ses figures positives. Ici, c’est Octave qui joue un rôle proche de l’auto-dérision avec un coté balourd et pathétique, presque misérable mais attachent. Un de ses meilleurs exemples, dont je ne vous donnerais pas le contexte, est une scène de soul pour oublier face à un ridicule obstacle.
L’impondérable, les malappris, l’aisée !
J’écris, j’écris, et je me rends compte que je n’ai toujours pas expliqué pourquoi Marianne est incontestablement le meilleur personnage et mérite, juste pour elle de s’intéresser ne serait-ce qu’une minute sur l’œuvre. Comique, tragique, alambiquée, indécise mais attachante, je n’ai pas assez de mots pour décrire cette figure incompréhensible mais si humaine du théâtre. Si j’ai expliqué plus tôt qu’Alfred de Musset vidait en quelque sorte son sac à propos de tous ses problèmes, ses incompréhensions, ses déceptions. Mais Marianne, c’est aussi une femme à qui on a probablement promis monts et merveilles et qui se retrouve à vouloir fuir tout ça. Sa rencontre avec Octave probablement, d’ailleurs, celui avec qui elle peut s’en sortir. Même si, vous le verrez, je l’accorde, elle ne sera pas tendre avec lui. Loin de là. On peut même dire que, si, finalement, alors qu’il ne voulait rien savoir, il va commencer à en tomber amoureux, il va voir son existence totalement détruite par elle. Je ne vous dévoilerai pas le fin mot de l’histoire, bien sûr, mais c’est assez évident qu’elle va, quand on connait le if de son auteur, mal finir. Il y aura bien sur deux trois sursauts de bonté, de frenche rigolade, de comion, mais on finira toujours par vous rappeler à quel point c’est ceux au-dessus qui gagnent et qu’il faudra bien s’en accoutumer. J’espère donc ne pas vous voir surpris face aux horribles agissements de ce mari, qui ne peut pas se contenter d’avoir échoué à être un bon amant, mais qui capitule pour garder sa dulcinée comme on un objet. Quand a elle, elle finira par ne plus elle-même faire la différence entre l’arrogance et la cruauté et l’on finira par se demander si il n’y a pas un peu de bon dans toutes ces péripéties.
Si Alfred de Musset a, en son temps, échoué à faire comprendre et écouter la portée de son message, il a aujourd’hui, avec les multiples représentations modernes et autres adaptations conquis des milliers, voir millions de personnes. Jetez vous sur Les caprices de Marianne c’est court, intense, drôle mais surtout tragique !
Les caprices de Marianne, ce n‘est pas seulement le chef d’œuvre d’un auteur, c’est l’histoire d’un clown triste qui nous raconte à quel point, quoiqu’il arrive, toutes les histoires d’amour finiront mal et qu’on vit dans un monde rempli de crasses, de jalousie, et d’orgueil envers l’autre pour finir à arriver à ses biens personnels même si finalement, on regrette…