Un roman véritablement délectable, fabuleusement traduit par Stéphane Vanderhaeghe, dans l’ombre de Philip Roth et des frères Coen de « A serious man », où Ruben Blum, professeur d’histoire fiscale à l’université de Corbin dans l’état de New-York, en attente de titularisation et d’assimilation totale à la société américaine, est amené dans les années 1950 à évaluer la candidature de Ben-Zion Netanyahou (le père de l’autre Netanyahou) à un poste dans l’université, non pas pour sa compétence (Ben-Zion est un spécialiste d’Histoire Ibérique médiévale) mais parce que tous les deux sont juifs. Le roman, inspiré par un fait réel raconté par le célèbre critique littéraire Harold Bloom à Joshua Cohen, prend rapidement une tournure hilarante, tout en composant une méditation sur l’identité juive et la diaspora juive américaine, avec quelques observations bien senties sur l’évolution récente des universités américaines. Un régal d’humour, d’érudition et qui contient toute l’histoire des querelles du sionisme.