Contre toute attente, et alors que j'aime le genre western (il s'agit ici d'un western contemporain) et son atmosphère bien particulière, je n'ai pas été totalement séduite par "Little Bird", le premier tome des enquêtes du shérif Walter Longmire.
Tout partait pourtant bien, avec un style teinté de causticité et des dialogues bien sentis mais là où ça a coincé pour moi, c'est au niveau du rythme. Je n'ai pas adhéré à la lenteur du récit et à l'alternance entre absence totale d'action et rush d'adrénaline.
L'enquête menée par Longmire et son équipe pour élucider les meurtres de jeunes hommes "condamnés" adolescents à des peines très légères pour avoir violé et violenté une jeune indienne attardée, s'embourbe après des débuts prometteurs. C'est vraiment dommage car en parallèle, l'atmosphère du territoire cheyenne et les incursions dans la réserve indienne étaient vraiment pleines d'intérêt, d'un point de vue sociologique et culturel.
Walt Longmire est un personnage assez attachant mais que son auteur rend plus balourd que nécessaire à mon avis.
Enfin, dernier bémol qui explique mon ressenti mitigé : le récit est très focus sur les armes à feu ; ce qui s'explique très bien par le genre western et policier mais cette fois, j'ai vraiment senti que la place donnée à la description et à l'usage des armes se voulait le reflet de la mentalité pro-armes américaine sans aucune remise en question ou nuances de la part de Craig Johnson. Cela m'a dérangée.
Si le roman, qui se déroule en plein blizzard, fait la part belle à la nature indomptable des grands espaces américains et aux moeurs des petites cités perdues dans la plaine infinie de l'Ouest, cet aspect positif a été abîmé pour moi par cette obsession de la violence à main armée.