Une histoire de gens qui galopent sur la formibable vague d’une existence désespérée.
Une histoire de Sud, de sudistes, de blancs, de nègres, de nègres-blancs, d’identités, de contre-identités.
Une histoire d’une insoutenable lumière exerçant lourdement son point de compression animal sur les terres natales.
Une histoire de haine de tous contre tous. Mais aussi une histoire de haine contre le é, le présent, le futur. La haine à 360.
Une histoire où le lecteur apprend à marcher dans l’obscurité malgré la lumière, à tâtons, la pupille avide d’une insaisissable clarté qui recule sans cesse.
Une histoire qui remue, fouille, triture, retourne comme on retourne avec difficulté une terre détrempée, le flux des jours grouillants d’actions mesquines, de gens malades sans le savoir, de femmes fatiguées, d’hommes usés, d’enfants inconscients des ténèbres.
Une histoire de pauvres destins qui, malgré leurs efforts pour survivre, ne trouvent rien que des océans d’inhumanité.
Une histoire du grand Faulkner dont Malraux disait qu'il possédait "au plus haut degré le sentiment tragique de la vie."
Une histoire qui m'a retourné.