Mars
7.8
Mars

livre de Fritz Zorn (1975)

Trou noir

"Je me suis habitué à vivre au seuil de moi-même, parce qu'à l'intérieur il fait trop sombre" écrivait Antoine Blondin.
Cette phrase semble avoir été écrite pour Fritz Zorn, tant celui-ci a fui son moi pendant sa courte vie, arborant en permanence son sourire faussement serein. L’intérieur de Fritz Zorn, dans lequel il s’aventure lorsque le cancer commence ses ravages, constatant alors que son âme est encore plus métastasée que son corps, n’est pas seulement sombre : c’est un véritable trou noir.


Fritz Zorn ne se démarque pas comme écrivain dépressif, bien d’autres l’ont précédé et lui succéderont dans ce genre, mais par la puissance de contamination de son désespoir. La lecture de « Mars » est une véritable épreuve, et si vous entrez en résonance avec l’auteur, ne serait-ce qu’à la marge, son mal-être, ses métastases se propagent en vous. Mais « Mars » est avant tout une expérience littéraire très intense, qui imprime une marque profonde, comme peu de livres en sont capables.

8
Écrit par

Créée

le 12 oct. 2016

Critique lue 550 fois

4 j'aime

icornato

Écrit par

Critique lue 550 fois

4

D'autres avis sur Mars

Posthume

"Je suis jeune et riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé et seul" Voilà comment débute le roman de Fritz Zorn, écrivain suisse, ancien prof à Zurich, mort d'un cancer à 32 ans. L'auteur...

le 14 janv. 2012

12 j'aime

Mars
10

La poutre du voisin.

Lorsque j'étais enfant, dans la société que j'étais alors obligé de considérer comme la mienne, il était d'usage d'employer l'expression : celui-la, il devrait bien aller à Moscou. C'est ainsi...

Par

le 6 mars 2021

8 j'aime

4

L'éducation de la Mort.

Au départ, j'ai été franchement très emballée par ce livre. Un rythme d'écriture un peu fiévreux, mais qui se laisse aller à des phrases plus longues. Un humour corrosif. Un regard sur la famille...

Par

le 23 févr. 2014

6 j'aime

3

Du même critique

De 7 à 77 ans

On ne s'attend pas à de la grande littérature quand on lit Agatha Christie. On veut simplement être bluffés. Et à vrai dire je doutais de la capacité de ce classique à me surprendre. On se dit...

Par

le 9 févr. 2016

5 j'aime

Trou noir

"Je me suis habitué à vivre au seuil de moi-même, parce qu'à l'intérieur il fait trop sombre" écrivait Antoine Blondin. Cette phrase semble avoir été écrite pour Fritz Zorn, tant celui-ci a fui son...

Par

le 12 oct. 2016

4 j'aime

Il fallait tuer Klaus Kinski

La seule chose intéressante dans ce film est l'anecdote concernant Klaus Kinski : celui-ci s'était montré si ignoble pendant le tournage, comme à son habitude, que les Indiens ont voulu le...

Par

le 17 oct. 2015

3 j'aime