Jules Verne ne connaissait pas la Russie : la description de tous les paysages traversés par le héros est le fruit de ses recherches et d'entretiens qu'il eut glanés auprès d'un certain Arago, ancien explorateur devenu aveugle.
Le succès de ce roman est du à deux facteurs : d'une part la découverte et l'évocation de ces contrées encore sauvages à l'époque et la présence centrale du héros, Michel Strogoff. Celui-ci représente le héros au sens noble du terme ; à la fois téméraire, fidèle et loyal à son Tsar et intrépide.
La venait alors de découvrir la littérature russe, notamment avec Pouchkine et Nicolas Gogol. Nul doute que cela profite à Michel Strogoff. Mais c'est surtout le formidable succès que remporte l'adaptation théâtrale de cette oeuvre qui assura la célébrité et la pérennité de ce roman.
Anecdote amusante : l'éditeur de Jules Verne, Hetzel, fit lire le manuscrit à plusieurs Russes de sa connaissance afin d'en vérifier la vraisemblance. Tourgueniev y releva quelques erreurs, mais dit du roman : "Cela ne fait rien, le livre est amusant." Quant au prince Orlov, ambassadeur du Tsar à Paris, il conseilla de changer le titre initial, Le Courrier du Tsar, pour éviter tout incident diplomatique.