Adorno, c'est pas un rigolo !
C'était la dernière fois de ma vie, je crois, que je me creusais le cerveau pour déchiffrer un texte de philo... Il y a en cela quelque chose de soulageant et de très triste à la fois.
Malheureusement, pour ma dernière expérience philosophique, il a fallu qu'il s'agisse du pessimisme d'Adorno.
Adorno n'écrit pas exactement ce qu'on peut lire de plus joyeux. Faut le comprendre, avec sa juiverie héréditaire, il est un peu traumatisé par le zyklon B. Pour lui, le capitalisme et ses infinies manifestations les plus vicieuses se sont glissés comme autant de minuscules grains de sable dans les rouages de notre vie quotidienne. Même la façon dont on claque la porte est profondément capitaliste, c'est dire ! Ca a l'air risible, présenté comme ça, mais plus on en lit, moins on peut s'empêcher de se dire "zut, mais c'est tellement vrai !". Et pas de fin qui se profile à ce processus grandissant, exponentiellement, c'est le capitalisme qui bouffe notre humanité et notre unicité et nous, on se nourrit de son caca industriel.
Quelle échappatoire présente-t-il, au moins, à ce gris horizon dont on ne voit pas les limites ?
La pensée ? Ha, fais pas ton beau gosse. N'est-il pas un peu présomptueux que de se croire capable de penser en dehors du système auquel on appartient ?
L'art ? Ok mon kiki, mais alors seulement si tu oublies le jazz et toute cette pseudo culture artistique : il va te falloir devenir musique-expérimentalivore.
Que puis-je faire ? Ne rien faire. "comme une bête", dirait Mauant, et Adorno est d'accord.
Fort pertinent, en conséquence, mais pas euphorisant...