Méandres savoureux d'un être
Je ne connaissais de Nadja que la dernière phrase, phrase magnifique : "La beauté sera convulsive ou ne sera pas"...
J'ai découvert avec beaucoup de plaisir le reste du roman, petit bijou d'introspection noire, d'humour et de littérature.
Alors certes, comme beaucoup l'ont dit, Breton use (et abuse ?) des jeux surréalistes, se complaît dans l'absurde et s'éparpille savamment dans divers souvenirs...
Mais si l'on accepte un instant de lâcher prise et de fausser notre logique quotidienne, on est vite emporté par cette histoire d'amour qui s'ignore. Plus encore, on est réellement touché par la simplicité avec laquelle l'auteur livre ses impressions, la lucidité avec laquelle il dépeint ses déboires intérieurs.
"J’ai pris du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l’air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s’attacher, mais qu’il ne saurait être question de se soumettre. (...)
Toujours inspirée et inspirante..."
Breton est amoureux et nous avec. Épris de Nadja oui, mais surtout séduit par sa liberté, LA liberté :
"La liberté est un désenchaînement perpétuel. (…)
Mais elle est aussi la plus ou moins longue suite de pas qu’il est permis à l’homme de faire désenchaîné.
Pour moi, je l’avoue, ces pas sont tout. Où vont-ils, voilà la véritable question."
Bref, Nadja est un roman (doit-on réellement parler de roman?) LIBRE tant par sa forme que par son essence, son histoire. Enthousiasmant !
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