the Many Mischiefs of the Merry Cat

Après the haunting of hill house (1959), Shirley Jackson nous racontait encore une histoire de folle cloîtrée, sans traiter directement de sa propre condition aliénée de femme au foyer des années 50 (elle carburait à la clope, au chocolat, aux anxiolytiques et aux amphétamines). Elle préférait le cadre pastoral de l'American Gothic, avec sa riche demeure isolée où végètent des privilégiés fin de race, objets de l'ostracisme du bas peuple.


La dégradation accélérée du château reflète la dégénérescence ultime de la dynastie, qui se réduit à un couple de soeurs enfermées dans une "folie à deux" - la simplette agoraphobe Constance, et la dominatrice et destructrice Marie-Katherine - "Merricat" - , que ses rituels magiques infantiles orientent résolument vers le rôle de sorcière du village.


"Hill house" épousait déjà le point de vue de son "héroine" perturbée, mais elle assure également ici la narration, laissant d'abord seulement deviner ses agissements sous la description anodine d'un quotidien banal - d'où il résulte un livre assez ennuyeux pour des lecteurs contemporains habitués aux sensations fortes. Enfin, je parle pour moi.
Une adaptation ciné vient de sortir, ce qui n'est pas étonnant puisque le thème a déjà servi de base à de bons films comme Heavenly Creatures ou Whatever happened to Baby Jane, pour ne mentionner que les couples de personnages féminins enfermés dans un monde irréel et délétère.

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le 28 déc. 2018

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ChatonMarmot

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